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La science concernant Allah et Ses attributs est la plus honorable des sciences et c'est la science qui a le degré le plus haut. Elle est l'obligation la plus importante qui prime sur toute autre science. On la nomme la science des fondements (al-'ousoul), la science de l'unicité (at-tawhid) et la science de la croyance (al-i^tiqad).


Le Prophète r  s'est qualifié du plus haut degré dans cette science. Il a dit :

('ana 'a^lamoukoum bil-Lahi wa 'akhchakoum lah) [1] ce qui signifie : « Je suis d'entre vous celui qui connaît le plus Allah et celui d'entre vous qui Le craint le plus ». Cette science est par conséquent la plus importante à acquérir et celle qui a le plus droit à l'honneur et à la glorification.

Allah ta^ala dit :

(Fa^lam 'annahou la 'ilaha 'il-la l-Lah, wa staghfir li dhanbik ) [sourat Mouhammad / 19] ce qui signifie : « Sache qu'il n'est de dieu que Allah et demande pardon pour ton péché »

Il a fait précéder l'ordre de connaître le tawhid sur l'ordre de demander le pardon. En effet, le tawhid est lié à la science des fondements (al-'ousoul) et la demande de pardon est liée à la science des branches (al-fourou^).

Le sujet de la science de al-kalam, c'est d'une part l'observation, c'est-à-dire de prendre pour preuve la création de Allah ta^ala pour confirmer Son existence et Ses attributs de perfection, et d'autre part les textes de loi dont sont extraits les témoignages et ceci conformément à la loi de l'Islam et non sur les bases des philosophes, parce que les philosophes ont à ce sujet des propos connus chez eux tels que la théologie (al-'ilahiyyat). Les savants du tawhid ne parlent pas au sujet de Allah et au sujet des anges et autres que cela en se basant uniquement du point de vue de la raison, mais ils font référence à la raison pour la prendre à témoin sur l'exactitude de ce qui a été rapporté du Messager de Allah r , car la raison chez les savants du tawhid est un témoin de la Loi de l'Islam et non le seul fondement de la religion. Par contre les philosophes ont considéré la raison comme seul fondement sans se référer à ce qui a été rapporté des prophètes. Ils ne s'attachent pas à allier l'observation rationnelle à ce qui a été rapporté des prophètes, bien que l'observation rationnelle saine ne va pas à l'encontre de ce qui a été rapporté par la loi de l'Islam et ne la contredit pas.

Allah a incité Ses esclaves, dans le Qour'an, à observer Sa création pour connaître Sa toute-puissance. Il dit ta^ala :

('awalam yandhourou fi malakouti s-samawati wa l-'ard)  [sourat Al-'A^raf / 185] ce qui signifie : « Ne méditent-ils pas au sujet des cieux et de la terre ? » et Il dit ta^ala :

(sanourihim 'ayatina fi l-'afaqi wa fi 'anfouçihim hatta yatabayyana lahoum 'annahou l-haqq) [sourat Foussilat / 53] ce qui signifie : « Nous leur manifesterons Nos signes dans les horizons et en eux-mêmes afin qu'il leur soit clair que c'est la vérité ».

Cette science, avec ses arguments rationnels et textuels du Livre (Al-Qour'an) et de la Sounnah est nommée la science de al-kalam. L'origine de cette dénomination tient au grand nombre de contrevenants qui se réclament de l'Islam et aux longues discussions des gens de la tradition pour montrer la vérité. Certains ont dit : elle s’appelle ainsi parce que la plus célèbre des discussions portait sur la question de la parole de Allah ta^ala, si elle n'avait pas de début (ce qui est vrai) ou si elle entrait en existence (ce qui est faux). Al-Hachawiyyah [2] ont dit : Sa parole est constituée de sons et de lettres. Ils ont exagéré à tel point que certains d'entre eux ont dit que cette voix n'a pas de commencement et qu'elle est de toute éternité, que la forme des lettres qui sont dans les mous-haf les livres du Qour'an n'a pas de commencement et existe de toute éternité, ils sont sortis du cadre de la raison. Un autre groupe a dit : Allah ta^ala parle dans le sens qu'Il crée la parole dans autre que Lui, comme l'arbre auprès duquel Mouça a entendu la parole de Allah, et non pas dans le sens que Allah a une parole propre à Lui-même qui est un de Ses attributs, ceux-là sont les mou^tazilah, que Allah les enlaidisse. Quant aux gens de tradition ('Ahlou s-Sounnah) ils ont dit : Certes, Allah parle par une parole propre à Lui-même qui n'a pas de début, éternelle, qui n'est ni lettre, ni son et qui ne change pas d'une langue à une autre.

Si quelqu'un dit : Il n'a pas été rapporté que le Prophète r  a enseigné à l'un des compagnons cette science ni que l'un de ses compagnons l'a apprise ou l'a enseignée à autrui. Cette science est apparue au contraire après leur époque, si cette science était donc si importante dans la religion, les compagnons et les successeurs seraient les premiers à l'avoir apprise.

On dira : Si par cette parole, il vise qu'ils n'ont pas connu Allah, Ses attributs, Son unicité et Son exemption de toute imperfection ainsi que la véracité de Son messager et l'exactitude de ses miracles par l'argumentation rationnelle mais qu'ils ont admis tous cela par imitation, ce serait des dires très éloignés de la vérité et des paroles abominables

En réponse à ceux qui disent : (Pourquoi parlez-vous avec la science de al-kalam alors que les compagnons ne l'ont pas fait ?), Abou Hanifah que Allah l'agrée a dit : « Ils sont plutôt à l'exemple de gens qui n'étaient pas en présence de ceux qui les combattaient, ils n'avaient donc pas besoin de sortir les armes. Nous, nous sommes à l'exemple de gens qui sont en présence de ceux qui les combattent, et qui ont donc besoin de brandir les armes » fin de citation.

 

S'il vise maintenant que les compagnons n'ont pas prononcé ces expressions terminologiques en usage chez les gens de cette science comme : la substance élémentaire (al-jawhar) et la caractéristique (al-^arad), le possible (al-ja'iz) et l'impossible (al-mouhal), l'entrée en existence (al-hadath) et l'exemption de début (al-qidam), nous le lui concédons mais nous montrons qu'il y a l'équivalent dans toutes les autres sciences, car il n'a pas été rapporté du Prophète r  ni de ses compagnons qu'ils ont prononcé des termes comme l'abrogatif (an-naçikh) et l'abrogé (al-mansoukh), le global (al-moujmal) et l'équivoque (al-moutachabih) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les gens de l'exégèse (at-tafsir), ni des termes comme l'analogie (al-qiyas) et la préférence (al-istihsan), l'homologie (al-mou^aradah) et l'antinomie (al-mounaqadah), l'absolu (at-tard) et la condition (ach-chart), la cause (as-sabab) et la raison (al-^il-lah) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les spécialistes de la jurisprudences (al-fiqh), ni des termes comme la récusation (al-jarh) et la déclaration de fiabilité (at-ta^dil), ce qui est rapporté d'une seule personne (al-'ahad), ce qui est répandu et célèbre (al-mach-hour) et ce qui est rapporté par un grand groupe à un grand groupe à chaque génération (al-moutawatir), le sûr (as-sahih) et l'étrange (al-gharib) et autres que ces termes comme il est d'usage chez les gens du hadith. Quelqu'un est-il à même de dire qu'on doit réfuter ces sciences pour ce prétexte ? Le fait est seulement qu'à l'époque du Prophète r , les innovations d'égarement et les passions concernant les choses de la croyance n'étaient pas encore apparues, il n'y avait donc pas besoin d'entrer dans les détails et d'employer les terminologies.

En effet, la base de cette science existait chez les compagnons et était davantage répandue chez eux que parmi ceux qui sont venus après eux. Le fait de parler dans cette science pour répliquer aux gens innovateurs a commencé à l'époque des compagnons tels que Ibnou ^Abbas et Ibnou ^Oumar qui ont répliqué aux mou^tazilah. A l'époque des successeurs, ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz et Al-Haçan Ibnou Mouhammad Ibni l-Hanafiyyah et d'autres encore leur ont répliqué. ^Aliyy, karrama l-Lahou wajhah, a coupé court aux khawarij par l'argumentation et a coupé court à un matérialiste [3] (dahriyy). Il a fait taire par les arguments quarante juifs assimilationnistes par des paroles précieuses et détaillées. Al-Hibr Ibnou ^Abbas que Allah les agrée tous deux, a brisé les khawarij, là encore par l'argumentation, le juge Qadi 'Iyyas Ibnou Mou^awiyah a brisé les qadariyyah, le Calife ^Oumar Ibnou ^Abdi l-^Aziz a cassé les disciples de Chawdhab le kharijite et il a écrit un traité pour répondre au mou^tazilah qui est un bref traité. De même Rabi^atou r-Ra'y, le Chaykh de l'Imam Malik, a brisé Ghaylan Ibnou Mouslim Abou Marwan le qadarite.

S'est également occupé de cette science, Al-Haçan Al-Basriyy qui fait partie des plus grands successeurs.

Si quelqu'un dit : Al-Bayhaqiyy [4] a rapporté par une chaîne de transmission sûre que Ibnou ^Abbas a dit : « Réfléchissez sur toute chose mais ne réfléchissez pas sur la réalité de Allah » car cela est interdit.

La réponse est la suivante : l'interdiction porte sur la réflexion au sujet de la réalité de Allah tout en ordonnant de réfléchir au sujet des créatures, car cette dernière réflexion implique l'observation, la pensée et la méditation sur ce qu'il y a dans les cieux et sur la terre pour en tirer la preuve de l'existence du Créateur et de Sa non-ressemblance avec aucune de Ses créatures. Celui donc qui ne distingue pas le Créateur de Ses créatures, comment va-t-il agir conformément à cette parole rapportée et sûre ? Le Qour'an a ordonné d'apprendre conformément aux lois de l'Islam les preuves sur Son existence ta^ala, sur la confirmation qu'Il a l'attribut de la science, la puissance, la volonté, l'unicité et ainsi de suite. Aucun Imam digne de considération n'a mis en cause cette science qui est le but de Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah, les gens de tradition prophétique et de la majorité, du Salaf et du Khalaf.

Ce qui a été rapporté de Ach-Chafi^iyy qu'il a dit : « Si l'esclave était jugé par Allah pour tous les péchés autres que l'association, ce serait mieux pour lui que d'être jugé pour le kalam », ces propos dans ces termes-là n'ont pas été authentifiés de lui. Par contre les propos authentifiés de lui sont les suivants : « Si l'esclave était jugé par Allah ^azza wa jall pour tous les péchés autres que l'association, ce serait mieux pour lui que d'être jugé pour quelque chose issue de ses passions » [5] .
Les passions (al-'ahwa'), pluriel de passion (hawa) c'est ce vers quoi ont penché les esprits des innovateurs qui se sont écartés de ce sur quoi étaient les gens du Salaf, c'est-à-dire ce à quoi se sont attachés les innovateurs dans la croyance comme les khawarij, les mou^tazilah, les mourji'ah, les najjariyyah et autres, qui constituent les soixante-douze groupes, conformément à ce qu'il a été rapporté dans le hadith très répandu et connu (mach-hour) :

(wa ‘inna hadhihi l-millata sataftariqou ^ala thalathin wa sab^in firqatin, thintani wa sab^ouna fi n-nar, wa wahidah fi l-jannah wahiya l-jama^ah) [rapporté par Abou Dawoud [6] ] ce qui signifie : « Certes cette communauté se séparera en soixante-treize groupes, soixante-douze sont en enfer et un seul est au paradis. C'est la majorité ».

La parole de Ach-Chafi^iyy n'est donc pas à prendre dans l'absolu, mais elle fut dite à propos des innovateurs qadariyyah et autres, qui sont passés à côté des textes du Livre et de la Sounnah et qui se sont enfoncés dans les passions corrompues. Par contre, le kalam qui est conforme au Livre (le Qour'an) et à la Sounnah, éclaircissant les vérités de la Chari^ah lorsque apparaît la zizanie, celui-là est louable chez les savants dans leur totalité et cela Ach-Chafi^iyy ne l'a pas blâmé. Il le maîtrisait et le comprenait, il a d'ailleurs débattu avec Bichr Al-Mariciyy et Hafs Al-Fard et les a brisés.


[1] Al-Boukhariyy a cité dans son Sahih : Livre de la Croyance : Chapitre de la Parole du Prophète r  :

('ana 'a^lamoukoum bi l-Lahi wa 'akhchakoum lah)

[2] qui croient que Allah est un corps mais se gardent bien de le dire.

[3] Les matérialistes sont ceux qui disent que ce monde est venu par hasard ou par la nature et qu'il n'a pas de créateur.

[4] Al-Bayhaqiyy l'a sorti dans Al-'Asma'ou wa s-Sifat » (Les Noms et les Attributs de  Allah) p.420.

[5] Ibnou ^Açakir a sorti ses différentes chaînes de transmissions dans son livre Tabyinou kadhibi l-mouftari (l'Elucidation du Mensonge du Calomniateur) p.337.

[6] Abou Dawoud l'a sortie dans ses Sounan : Livre de As-Sounnah : chapitre Charhou s-Sounnah.

Tag(s) : #Croyances
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